16 LES GRENADINES
Ce qui change avant tout, c’est le temps. Depuis le 1er juin, nous sommes entrés dans la saison des cyclones, et nous vivons un climat plus agité, fait de coups de vent, d’ondées, de temps nuageux et de beau temps aussi bien sûr, avec une température toujours chaude et un taux d’hygrométrie à la hausse. Ça ne change en rien nos journées, peut-être un peu nos nuits, celles de Paul plus exactement, qui ferme l’ouvrant de notre cabine dès qu’il pleut et le rouvre dès que possible ! Le linge a du mal à sécher. C’est aussi la saison morte : elle présente l’avantage d’avoir peu de bateaux aux mouillages, l’inconvénient d’une vie un peu (trop) morne à terre (à Canouan par exemple, tout était fermé), et du coup un peu plus de sollicitations de la part des boat boys qui vivent de la présence des bateaux. Mais bon… N’allons pas nous plaindre !
Venant du nord, les Grenadines commencent à Saint-Vincent, l’île principale. Nous l’évitons et filons directement sur Bequia (prononcer Beqwé) où nous restons quelques jours. C’est un joli village, sympa, vivant, à l’ambiance rasta. Le jour de Pentecôte, férié, nous voyons arriver sur l’île, depuis Saint-Vincent, une foule de gens qui viennent à la plage !
Après une courte escale à Canouan (très belle plage au nord, mais mouillage roulant), nous découvrons les Tobago Cays, si renommés, avec à peine une dizaine de voiliers au mouillage (les connaisseurs apprécieront, il peut y en avoir jusqu’à 100 en pleine saison !). Nous y passons quelques jours pour visiter les îlots. Nous n’avons pas toujours un beau ciel bleu pour teinter l’eau en turquoise, mais nous apprécions bien l’endroit. Sous l’eau les tortues et les raies noires, quelques requins, de gros diodons, et deux fois de belles raies léopards (malheureusement pas filmée). A terre, des iguanes quelque peu agressifs.
Puis nous naviguons jusqu’à Mayreau, pour un beau mouillage devant une très belle plage. Si le village ne nous parait pas d’un premier abord particulièrement sympathique, nous y passons tout de même quelques heures avec plaisir, jusqu’à la fameuse église qui domine l’île, et jusqu’au bar de Bob, un fan absolu de Marley, qui a construit lui-même sa baraque (de bric et de broc !) et fait sa réputation auprès des circumnavigateurs qui s’y rencontrent. En ce mois de juin, il n’y a personne. Mais nous imaginons très bien que ce village, tous ces bars-restaurants, ce petit ponton et cette belle plage doivent être en pleine saison un super endroit pour de belles rencontres ! Bref, nous tombons sous le charme « par défaut » !
Nous arrivons à Union, un peu en dessous du 13è parallèle, sans un sou en poche, et en quête d’un distributeur automatique : nos EC (Eastern Caribbean, la monnaie locale) et notre petit stock de US Dollars sont épuisés. A clifton, c’est un retour à l’ambiance village que nous avions quittée à Bequia. Nous nous y plaisons beaucoup. Au programme, courses fruits et légumes, laverie, et bistrot le matin pour le café ! L’ile et le village coloré sont superbes, beaux reliefs, belle balade…
Autres lieux autre ambiances… Si vous rêvez d’une semaine sur une île des Caraïbes en version luxe et volupté, vous pouvez choisir Palm Island ou Petit Saint-Vincent : ce sont des superbes petites îles privées qui peuvent vous faire oublier, l’espace d’une semaine, les dures réalités de la vie ! Et ça, ça ne peut faire de mal à personne (sauf à votre porte-monnaie !). Quant à nous, nous nous rendons à Petit Saint Vincent, mais nous ne sommes pas autorisés à mettre pied à terre : l’île est « privatisée » pour la semaine ! Mais ça valait quand même le coup d’œil !
Dernière étape à Chatham Bay, sur Union, très jolie baie (une centaine de voiliers en pleine saison, 5 maximum quand nous y sommes, avec du coup des boys boat un peu trop insistant)… Et puis vogue vers Cariacou et Grenade, pas bien loin mais nous changeons de pays.
Côté vie à bord, nos provisions typiquement frenchies sont épuisées (derniers achats en Martinique) : plus de pain à la française, plus de fromage, plus de biscuits, plus de chocolat, on doit s’adapter ! Il n’y a rien ici dans les supermarchés qui ressemble à ce que nous achetons, alors nous attendons Grenade.
A bientôt les amis, et merci de vos nouvelles !