IL ETAIT UNE FOIS GUILLESTRE Hautes Alpes
Guillestre, est une commune française, située dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Guillestrins.
La commune de Guillestre, est située à une altitude moyenne de 1000 mètres, dominant la rive gauche des gorges du Guil, peu avant sa confluence, avec la Durance. Située à la porte du Queyras, elle est le point d'accès unique de cette vallée, notamment pendant les mois d'hiver, (le col Agnel, et le col Izoard, étant fermé une partie de l'année). La commune est située sur le plateau du Simoust, au nord et, en fond de vallée en bas, de Risoul au sud.
Guillestre est un carrefour, et un point de départ pour le col d'Izoard, le col de Vars, et le col Agnel. Elle est aussi point de passage entre Embrun, et Briançon. Le nom de la localité est attesté sous la forme Guillestra en 1119, dans une bulle du pape Gélase II. Guillestra (occitan Guilhestra) est devenu Guillestre par francisation de la voyelle finale, selon le cas général pour les toponymes occitans.
Le premier élément Guil, représenterait l'hydronyme Guil, (anciennement Guillu), c'est-à-dire le torrent des gorges du Queyras. Ernest Nègre partage ce point de vue et note que le Guil est attesté sous la forme latinisée Guillus en 1461.
Le second élément estre, peut être issu de l'occitan estra, « hors de » (lui-même du latin extra), d'où la signification globale de « (village) hors du Guil » ; légère variante de l'interprétation précédente, estra pourrait avoir le sens du substantif balcon ou adjectival d'en surplomb. En effet dans la haute vallée de l'Ubaye, on nomme Estra, le balcon spécial, côté sud, qui reçoit le bois qui manque encore de séchage et qui est en communication directe avec la grange. Souvent, il n'a pas de garde-corps. Une interprétation globale de Guillestre donnerait alors « le village en balcon au-dessus du Guil ». Ernest Nègre considère que l'élément « estre » représente le suffixe latin « estris », semblable à celui de camp-estris, champêtre en français. Pour lui la forme primitive du nom de lieu était « Aquili-estris », (Guil étant formé sur l'adjectif latin « aquilius » « brun foncé, noir », devenu Aiguilh en occitan avec une aphérèse du Ai, initial). Il aurait d'abord désigné la région du Guil, puis le village de Guillestre, lui-même.
Guilhestra, en occitan, tire son nom de la rivière torrentielle proche, le Guil, issu du radical pré-celtique « gar » qui désigne « l'eau ». A donné aussi Gillardes pour, « grosses eaux » dans le Dévoluy et probablement Guisane et du second élément occitan estra, « hors de », d'où la signification globale du village « hors du Guil ».
La ville est fondée par les habitants de Rama, (La Roche-de-Rame), dont la ville avait été détruite par une crue de la Durance.
Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait le prieuré Sainte-Marie.
Pendant les Guerres de religion, Guillestre est prise par le connétable de Lesdiguières, le 5 septembre 1587.
Au cours de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, au XVIIe siècle, la ville est prise le 30 juillet 1692, par Victor-Amédée II de Savoie, après un siège de trois jours. Son enceinte datait du XIVe siècle.
En 1692, Victor-Amédée II de Savoie, partie prenante de la Ligue d'Augsbourg contre la France de Louis XIV, envahit la région de Gap, à la tête d'une armée de 40.000 hommes.
La guerre contre la France se déroule alors surtout dans le nord de l'Europe, notamment dans les Pays-Bas espagnols où les armées françaises commandées par le maréchal de Luxembourg remportent une série de victoires. Il s'agit alors pour les coalisés de la Ligue d'Augsbourg d'opérer une diversion en menaçant la France sur ses arrières, du côté de Grenoble et de Lyon. Victor Amédée II, est donc pressé d'intervenir à partir du Piémont.
Le 21 juillet 1692, l'armée de Victor-Amédée se met en marche contre la France. Elle comprend des contingents piémontais, allemands, espagnols, et vaudois, que l'on appelle les « barbets ».
L'armée comporte également un fort contingent de protestants français, commandés par un de Montbrun, de la famille du célèbre capitaine huguenot Charles Dupuy de Montbrun. Trois régiments sont sous les ordres du comte Ménard de Schomberg, fils du célèbre réfugié huguenot Frédéric-Armand de Schomberg qui s'était mis au service de Guillaume II d'Orange, après la révocation de l'édit de Nantes.