IL ETAIT UNE FOIS BEAUMES DE VENISE Vaucluse
Beaumes-de-Venise, est une commune française, située dans le département du Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ce fief, devint la deuxième baronnie du Comtat Venaissin, après Sérignan-du-Comtat : seigneurie des Agoult au XIIIe siècle, des Bedos, des Astorg de Peyre, et enfin, des Fortia, jusqu'à la Révolution. Il fut érigé en duché à la fin du XVIIIe siècle, par le pape Pie VI.
Le village est situé au pied des Dentelles de Montmirail. Il est dominé par le plateau des Courens, et plus à l'est, par le rocher des Trois Évêques, et la montagne de Carabelle.
Les Dentelles de Montmirail, sont une chaîne de montagnes du massif des Baronnies. Elles forment des dalles rocheuses du Jurassique, (Tithonien). Les sols sont essentiellement calcaires. Localement, une résurgence de roches triasiques, permet la culture d’un vin spécifique, nommé ainsi, (trias), et récompensé au Concours général, en 2006.
Le nom de la localité est attesté sous la forme, Balmas, en 993.
Beaumes-de-Venise, est également nommée, en occitan provençal : Baumas de Venisa, selon la norme classique, ou Baumo de Veniso, selon la norme mistralienne.
Beaumes, de l'occitan bauma, signifiant « grotte », faisant allusion aux grottes que l'on aperçoit sur les flancs de la montagne, au pied de laquelle est bâti le village.
Le qualificatif « de Venise », pour séduisant qu'il soit, sur le plan touristique, et viticole, ne doit rien à la ville de Venise. Il s’agit d’une déformation de « de Venisse », c'est-à-dire « du Comtat Venaissin », cette dernière appellation venant elle-même selon l'hypothèse la plus probable de « comitatus avennicinus », c'est-à-dire « comtat avignonnais ». Beaumes-de-Venise veut donc dire « Beaumes en Venaissin ».
Les grottes furent habitées dès le néolithique. Les Gaulois occupèrent le plateau des Courens, qui domine la ville, et y fondèrent un oppidum. Un habitat de l'âge du fer, a été fouillé sur ce site en 1961-1962. Il s'agissait probablement du peuple gaulois des Cavares, Beaumes est située à la limite des territoires de ce peuple, et de ceux des Voconces et des Memini.
Le territoire communal est riche de nombreux sites d'occupation gallo-romaine. Plusieurs blocs sculptés gallo-romains trouvés sur le site des Courens (dont une scène de foulage du raisin), sont exposés au musée archéologique situé à Aubune.
La première mention Ad Balmas, a été faite en 993.
La seigneurie de Beaumes faisait partie du Comtat Venaissin, qui était à l'origine, une possession des comtes de Toulouse. Le Comtat Venaissin fut cédé à la papauté en 1271, lors du Concile de Lyon. Le premier seigneur connu de Beaumes, est Raymond d'Agout, qui fait hommage en 1253, à Alphonse, comte de Toulouse et de Poitiers, et frère de Louis IX (Saint Louis). La seigneurie de Beaumes passa ensuite entre les mains des familles de Budos, de Peyre, puis de Fortia. Le village de Beaumes était protégé par un château, dont il reste des ruines, et des remparts. L'église paroissiale, Saint Nazaire, était au XIIe siècle, située hors les murs. Elle fut remplacée au XIVe siècle par l'église Saint Pierre attenante aux remparts.
Le castrum ,et village de Durban, situé à l'est du plateau des Courens, constitua jusqu'à la Révolution, un fief distinct du fief de Beaumes. Les ruines du Castellas de Durban, qui dominent Beaumes, témoignent encore de cette occupation.
Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, possédait sur le territoire de Beaumes, une église au lieu-dit la Frigoule, dont elle percevait les revenus. La chapelle Notre-Dame d'Aubune, fut également érigée au XIIe siècle, dans un hameau proche du village.
La communauté de Beaumes, élisait chaque année ses deux consuls, qui gouvernaient la cité, assistés d'un conseil, et pouvaient convoquer en parlement général, les hommes de 25 ans au moins, habitant le village.
Les statuts seigneuriaux, édictés au Moyen Age, constituaient une réglementation locale. Ils étaient lus chaque année en place publique en présence du baile, (représentant du seigneur) et des consuls. Chaque année, selon le même rituel, les consuls formaient opposition à ces statuts qu'ils considéraient comme attentatoires aux libertés communales. Cette procédure singulière se retrouvait dans d'autres villages, comme à Durban, et au Barroux.
Lors des guerres de religion, le village renforça ses fortifications et résista aux troupes protestantes. Mais un autre fléau frappa Beaumes, en 1628 : la peste fit 200 victimes au village. Les consuls, conformément à un vœu fait au plus fort de l'épidémie, firent peindre un tableau allégorique de la peste, qui se trouve aujourd'hui dans la chapelle Notre Dame d'Aubune. Après les guerres de religions, les seigneurs de Fortia abandonnèrent le château féodal, et acquirent une maison seigneuriale dans le village. Le fief fut érigé en duché, à la fin du XVIIIe siècle, par le pape Pie VI.