monument des Terre-Neuviens de Monchy le Preux (62)
- Le caribou, monument des Terre-Neuviens. Le caribou se dresse sur les ruines d'une fortification allemande, tourné vers la colline de l'infanterie où, le 14 avril 1917, une poignée de valeureux Terre-Neuviens repoussèrent les contre-attaques massives de l'ennemi. À neuf kilomètres à l'est d'Arras, le village de Monchy-le-Preux couronne une colline en forme de cône, à environ un kilomètre au nord de la route principale Arras-Cambrai. En bordure est du village, sur les ruines d'une fortification allemande, se dresse le caribou du Mémorial de Terre-Neuve à Monchy, le regard fièrement tourné vers la colline de l'Infanterie où, le 14 avril 1917, une poignée de valeureux Terre-Neuviens repoussèrent les contre-attaques massives de l'ennemi.
Colline de l'Infanterie (1917)
La rencontre eut lieu au cours de la grande offensive du printemps du feld-maréchal sir Douglas Haig, tandis que les Première et Troisième armées britanniques attaquaient sur un front de vingt-deux kilomètres à l'est d'Arras. La 88e brigade devait lancer une attaque de deux bataillons contre la colline de l'Infanterie derrière un barrage d'artillerie roulant. Le Newfoundland Regiment, sous le commandement du lieutenant-colonel James Forbes-Robertson, se tenait sur la droite, et le 1st Essex Battalion, sur la gauche.
À 5 h 30 le 14 avril, les Britanniques ouvrirent leur barrage d'artillerie et les deux bataillons amorcèrent leur avance. Au bout de quatre-vingt-dix minutes, l'Essex s'était emparé de son secteur de la colline de l'Infanterie. Mais, pendant que les compagnies terre-neuviennes avançaient, elles furent balayées par le feu des mitrailleuses. Malgré de lourdes pertes, les Terre-Neuviens continuèrent d'avancer afin d'occuper les premières tranchées ennemies en face de la colline de l'Infanterie.
Arrivés au haut de la colline, ils furent reçus par un nouveau bataillon ennemi. Deux autres bataillons allemands entrèrent en lice et les Terre-Neuviens furent contre-attaqués sur trois côtés. Une poignée d'hommes poursuivirent le combat jusqu'à ce qu'ils fussent tous tués ou capturés.
À 10 heures, le lieutenant-colonel Forbes-Robertson apprit que pas un seul Terre-Neuvien n'était sorti indemne à l'est de Monchy, et que de deux cents à trois cents Allemands avançaient à moins d'un demi-kilomètre de là. Groupant rapidement tous les hommes disponibles de son état-major, il les conduisit sous le feu ennemi vers une tranchée dans la banlieue du village. Ils tirèrent aussitôt des rafales de feu sur les Allemands qui arrivaient, mais qui, croyant affronter une force supérieure, se terrèrent en grande hâte. Pendant les quatre heures suivantes, ces dix hommes déterminés représentèrent, selon le British Official History, «tout ce qu'il y avait entre les Allemands et Monchy, une des positions les plus vitales de tout le champ de bataille».
Les défenseurs visèrent avec une extrême précaution afin que chaque belle comptât, tirant en particulier sur les éclaireurs ennemis envoyés pour étudier la situation; c'est ainsi qu'ils purent tromper les Allemands sur leur nombre si réduit. Ils furent finalement relevés au milieu de l'après-midi par des renforts britanniques arrivant à Monchy. L'ennemi tenta sans succès un dernier assaut sur Monchy, mais les grosses pièces de l'artillerie du Corps bombardèrent les zones de rassemblement allemandes au bois du Vert et au bois du Sart.
Si Monchy fut sauvé, c'est avant tout grâce à l'héroïsme et à la détermination de dix hommes. Toutefois, les pertes du Newfoundland Regiment furent très lourdes ce jour-là, soit quatre cent soixante militaires de tous rangs, dont cent cinquante-trois qui furent faits prisonniers.