Yannick JAULIN Présentation
Le CERA invite Yannick JAULIN pour nous conter son histoire.
Le 20 Juin 2017 à la CCI de Vendée.
A 15 ans, Yannick Jaulin apprend l’esprit critique (et acquière une conscience politique jusque là inexistante) en faisant le « cross-over » : il passe de la paroisse à l’Amicale Laïque. Et part 10 ans durant collecter « la culture des gens de la vie » (contes et chants compris) chez les vieux du pays. Il devient porte-parole militant (d’un monde paysan).
Dans les années 80, il se fait une place dans la galaxie des diseurs de mésaventures, en qualité d’OVNI rock’n roll.
En 1982, à 24 ans, il crée son premier groupe de rock en patois vendéen : « Jean do fiao »
En 1985, il s’essaye à la profession : conteur. Accompagné de musiciens sur scène, il se met vite à recontextualiser les histoires traditionnelles, rejoignant par là la grande tradition du conte, détourné à travers les âges, jamais fossilisé.
Dans les années 90, il est à l’art du conte ce que l’auteur de nouvelles à succès est à la littérature.
Avec Pougne-Hérisson (1991), La vie des Roses (1994), ou encore Rien que du beau monde (1996), il défend le récital d’histoires comme art populaire porteur d’une capacité métaphysique à rendre l’humain à lui-même, le conte comme un voyage intérieur.
Il œuvre pour le « Penser global, agir local » de l’oralité, portant la parole des sans-voix et rhabillant les archétypes du conte.
Dans les années 2000, il « passe au roman » et s’impose sur les scènes de théâtre en inventant des formes mutantes.
En 2010, il pousse d’un cran la schizophrénie, avec Le Dodo, “coming-out sociologique” sur la domination culturelle, brouillant les pistes sonores autour de la disparition d’un volatile de l’île Maurice, et celle de l’ami Maurice, vestige d’un paradis perdu qui était aussi le sien. Et balaye le tout d’un combat de boxe, Mohamed “David” Ali contre Georges “Goliath” Foreman.
De son côté, Pougne-Hérisson se jumelle à l’étoile polaire pour entrer dans le XXIe siècle, et le festival qui redessinait les contours d’un village des Deux Sèvres, érigeant la loufoquerie poétique en art de vivre, ouvre la voie au Jardin des histoires. Un laboratoire d’expérimentation orale à la lisière de l’art brut, brassant les mots du vrai et du faux sur quatre saisons.
Au tournant 2013, Jaulin fait sa révolution à la Duchamp, où l’objet devient sujet, et le conteur ne s’efface plus.
Il a appris à dire « je », à jouer avec son répertoire personnel. Il pioche dedans, des bouts de récitals d’histoires, des extraits de ses épopées théâtrales. Il y rajoute des rumeurs et des choses de rien, donne son avis sur tout, reprend goût à l’instantanéité.
Avec Conteur ? Conteur, il se présente tout nu. Retrouve une liberté de ton dans l’improvisation, garde de ses échappées dramaturgiques le goût d’une ampleur du geste, s’octroie le droit de pousser la causticité, de manier l’ellipse, et de se dire en creux.
En 2015, Comme vider la mer avec une cuiller voit le jour et parcourt depuis les plateaux de la France entière. Un spectacle à l’écho particulier tant il entre en résonnance avec l’actualité du moment.