Le mort homme et la cote 304
La côte 304 est une petite colline au nord-ouest de Verdun. Sa position à l’ouest et son altitude lui confère une position idéale pour observer le champ de bataille de Verdun, la vallée d’Esne au Sud, les village de Malancourt et Hautcourt au nord, elle est surtout une position de tir stratégique pour contrôler les combats se déroulant au « Mort Homme » à l’est. . C’est pour cette raison que le commandement allemand va s’acharner à y envoyer des troupes pour capturer son sommet, l’écraser sous des barrages d’artillerie incessants, et que les Français vont y résister. Les sites du Mort-Homme et de la Côte 304 furent de véritables « batailles dans la bataille ». Le contrôle de ces buttes permettait de dominer le théâtre des opérations,
Pétain réclame des renforts à Joffre. Mais ce dernier privilégie sa future offensive sur la Somme. Cela fait dire à Pétain « Le GQG me donne plus de mal que les Boches ».
Le site du Mort-Homme (ou « côte 295 » car à 295 m d'altitude) est une butte à 2 km au nord de Chattancourt, sur la rive gauche de la Meuse. Après la prise du fort de Douaumont, le 25 février 1916, la progression allemande se voit très fortement ralentie par l'armée française. Un front est reconstitué. L'armée allemande décide alors d'attaquer par la rive gauche de la Meuse. La bataille va durer 10 jours, du 6 au 16 mars 1916. Elle sera finalement prise par les Allemands au terme d'une véritable boucherie. L'armée allemande attaque ensuite, le 20 mars, la « côte 304 » à l'ouest, qui couvrait de son feu le Mort-Homme. Elle est située au cœur d'une forêt d'épicéas et de pins noirs. Jusqu'en avril, un déluge de feu s'abat sur les lignes françaises. 120 coups d'obus à la minute, en 6h c'est parfois 50 000 obus qui s'abattent sur le site. En juin, la 11ème division bavaroise atteint le sommet sans toutefois parvenir à contrôler l'ensemble de la butte. Les lignes sont si proches qu'un soldat français parti au ravitaillement se retrouve dans les lignes allemandes. Au total, 10 000 poilus y trouveront la mort. Un obélisque et une nécropole de 3417 tombes ainsi que deux ossuaires de 1500 corps chacun se trouvent sur le site.
La 11e division bavaroise investit, le 20 mars, la cote 304 qui couvrait de son feu le Mort-Homme. Malgré ces succès, l’offensive générale allemande sur les deux rives de la Meuse est arrêtée par les Français. « Les assauts furieux des armées du Kronprinz ont partout été brisés. Courage… on les aura ! » dira Pétain.
Au début de la bataille les effectifs français étaient de 150 000 hommes. En avril, ils s'élèvent à 525 000 hommes. Cette concentration humaine sur une si faible surface pourrait expliquer dans une certaine mesure le bain de sang que constitue Verdun. Cependant, les Allemands étant arrêtés .
Malgré ces succès, l'offensive générale allemande sur les deux rives de la Meuse est arrêtée par les Français. C'est sur de tels sites que s'est forgé la triade infernale de la vie du poilu à Verdun : le fer, le feu et la boue.