Dans le Var, à Hyères, quand le Paradis mène à l’enfer ! (1/2)
Sur les hauteurs de Hyères, surplombant la ville et plus loin la grande bleue, derrière la collégiale St Paul, un réseau de petites ruelles provençales, un décor idyllique ;
Se cache une autre réalité logée dans la rue Paradis voisine.
Logé n’est sans doute pas le mot le plus approprié puisqu’il s’agit de la situation vécue depuis 15 ans par Mr L. qui vit dans un local sis au Rez de Chaussée d’un immeuble de cette rue Paradis....la mal nommée !
Une marche pour accéder, constituée d’un parpaing fixe déjà les choses ; la visite se poursuit par une porte d’entrée munie d’un petit oculus vitré opaque, puis une deuxième porte partiellement vitrée, et à partir de là, c’est l’entrée en enfer, l’enfer du mal logement , l’enfer de l’habitat indigne, voir du règne d’un marchand de sommeil, et disons le , de l’insouciance des services divers municipaux, du département, de la caf...insouciance coupable ?
A l’évidence une ancienne cave (ou entrepôt) réaménagée pour la transformer en location meublée.
Le seul éclairement provient des misérables vitrages des portes , éclairage bien insuffisant (voir négligeable) pour respecter les normes minimales, lesquelles prévoient que tout logement doit pouvoir bénéficier d’un éclairement naturel suffisant pour ne pas recourir àl’éclairage électrique au meilleur de la journée.
La moitié de ce « logement » dispose d’une hauteur sous plafond inférieure à 1,80 , en réalité sous une voûte en pierre , et donc ne comptant pas dans la surface habitable
L’autre moitié est située sous une hauteur sous plafond inférieure à 2,20, hauteur légale requise, diminuée encore du fait que ce plafond repose sur des poutres assez serrées lesquelles ramènent cette hauteur à 2,00....voir moins.
Cette surface ainsi indiquée, représente moins de 9m2, surface minimum requise pour qualifier une pièce d’habitable.
Une salle d’eau /wc est installée en fond de ce local sous la voûte ; elle est non ventilée générant développement de moisissures dans l’ensemble du local puisque seule la porte d’entrée sur rue permet de ventiler .
Voila rapidement dressé l’état des lieux.
Lorsque l’on aura dit que ce logement bénéficie (enfin le bailleur) de l’allocation logement d’environ 220 €/mois, que les services de la ville d’Hyères sont parfaitement informés et ceci depuis au moins 2009 (un rapport semble t-il a été réalisé à cette époque...mais il s’est perdu !), que vraisemblablement les services du département le sont aussi via les services sociaux et l’APA que Mr perçoit et qui a donc fait sans doute l’objet de la visite d’un médecin à domicile , dire qu’il y a là une certaine insouciance des autorités, ne reflète que très imparfaitement l’avis que nous portons sur l’inaction de ces autorités
Précisons que Mr L est en invalidité et se déplace avec grandes difficultés, et donc que l’on peut le considérer pratiquement assigné à « résidence » compte tenu de la situation de ce quartier.
Rappelons aussi que la voie des ondes ne pénètre pas dans ce local rendant impossible l’usage du tel portable et donc pouvant mettre en difficultés Monsieur Lafin d’appeler les secours ou autres, ou de lejoindre.
Pour ceux qui ont pu voir des reportages sur la situation des prisons françaises et leur état de délabrement, vous pouvez tout à fait faire le rapprochement.
Voilà, cela se passe dans notre beau pays et dans une commune dont le Maire se livrait récemment dans une tribune à un réquisitoire vis- à-vis des obligations qui lui sont faites de construire des logements sociaux ;
Sachant que le cas de Mr L à Hyères est loin d’être le seul (même s’ilest particulièrement significatif) oui, Mr Le Maire si vous êtesparticulièrement qualifié pour parler écologie, protection de l’environnement, de la bio diversité ; n’oubliez pas que l’Homme fait aussi parti de cette biodiversité.
Il convient d’indiquer que depuis le 30 Mars la situation de Mr L a fait l’objet d’un signalement auprès du PDLHI (pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne), que l’ARS (agence régionale de santé) est informée ;la situation devrait donc faire l’objet de décisions administratives.....et pourquoi pas un signalement auprès du procureur de la République ?Par ailleurs des échanges ont eu lieu avec le service santé de la ville d’Hyères dont nous nous interrogeons sur la réelle volonté et capacité à faire face, se contentant d’indiquer que le bailleur avait été approché et qu’il était disposé à faire des travaux.....sauf que nous pensons que ce local doit être sinon déclaré impropre à l’habitation, pour le moins non décent et non habitable et non proposé à la location à un locataire quels que soient les travaux envisagés.*
Jean Paul Jambon
Fondation Abbé Pierre Var
*Un arrête récent du conseil d’état ne rend pas cette situation opposable au propriétaire qui voudrait l’habiter personnellement