Belcastel - Hors les Murs du Château
LE CHEMIN DE RONDE. Le Château de Belcastel, l'un des châteaux de la Route des Seigneurs du Rouergue, se dresse sur un éperon rocheux dominant le village, sur la rive de l'Aveyron. Dès la fin du Xe siècle, les seigneurs de Belcastel érigèrent leur forteresse, non pas comme un simple joyaux couronnant fièrement une colline, mais plutôt comme une manifestation de leur puissance et un solide moyen de défense. En effet, depuis Charlemagne, les nobles français avaient l'obligation d'assurer la protection des habitants dépendant de leur autorité et considérés de ce fait comme leur propriété. Ce qui explique que le château fut construit juste au-dessus du village. Depuis leur forteresse, les Seigneurs de Belcastel pouvaient tout à loisir surveiller les allées et venues le long de la rivière Aveyron.
Si le château connut maintes petites escarmouches, comme il y en eut parfois suite à des querelles de terre entre nobles, il fut aussi le théâtre d'affrontements plus sanglants. La Croisades des Albigeois signa le premier d'entre eux, au XIIIe siècle. Cette guerre donna lieu à deux campagnes d'une extrême violence contre les Cathares, une secte chrétienne égalitaire qui fleurissait alors en Languedoc. L'anéantissement de ces derniers mit fin au règne des premiers Seigneurs de Belcastel, en particulier lorsque le Roi confisqua tous les biens des nobles ayant apporté soutien au Catharisme. Conséquence directe, le château de Belcastel confisqué par la Couronne servit de bastion militaire.
En 1386, le château fut offert à un fidèle et vaillant chevalier, Guillaume II de Saunhac, en remerciement de ses bons et loyaux services. Au XVe siècle, Alzias de Saunhac, fils de Guillaume II, le rénova et fit ouvrir de larges fenêtres à meneaux, laissant entrer la lumières. Alzias redonna vie au village en faisant ériger le magnifique pont sur l'Aveyron ainsi que l'église Sainte-Marie-Madeleine située sur la rive opposée. Ce petit joyau d'architecture, élevé en un temps où la rudesse romane cédait la place aux hardiesse du style ogival, permit aux habitants du village d'entendre la messe dans un sanctuaire accueillant, en place de la chapelle basse du château, obscure, humide et malsaine.
L'attachement de Alzias au village dont il considérait les habitants comme des frères et non comme des manants, se manifesta par son souhait d'y être inhumé à l'expiration de sa vie. Dans l'église, son tombeau est placé dans un enfeu décoré de ses armes, qui sont également sculptées sur la clef de voûte. Un gisant le représente tête nue et revêtu de son armure sur un sarcophage de pierre. Il est vêtu d'un tabard à manches courtes orné du lion, d'une armure et d'une cotte de maille. À ses pieds, chaussés d'éperons, veille un lion. Sur le bas relief du sarcophage, on reconnait Alzias et son épouse Béatrix d'Ampiac, agenouillés devant une vierge couronnée. Près d'eux, Saint Michel et Marie-Madeleine les assistent.
À la fin du XVIe siècle, le dernier héritier des Saunhac abandonna la forteresse. Le château cessa d'être habité dès 1788. Le délabrement, aggravé par les intempéries et la vigueur de la végétation le détériorait inexorablement. Vers 1900, l'édifice totalement ruiné servait de carrière de pierres à des bâtisseurs peu scrupuleux, et les pauvres maisons du village étaient également affectées par cette déchéance.
En 1973, le célèbre architecte Fernand Pouillon (1912-1986) découvrit Belcastel et tomba amoureux de la ruine depuis si longtemps désertée. En 1974 il se porta acquéreur du château et en entreprit immédiatement la restauration avec le concours des ouvriers qu'il avait formés lors de ses longs séjours en Afrique du nord. Fernand Pouillon consacra huit ans à la restauration du château. Cette extraordinaire initiative avait évidemment encouragé les espoirs des habitants du village qui, forts de son exemple s'employèrent à redonner vie à l'ensemble du bourg.
Depuis les années 1980, dix maisons acquises par la commune ont été joliment restaurées dans le respect d'une architecture datant des Xe et XVIIIe siècles, en pierres de pays et lauzes. Deux fours à pain, deux métiers à ferrer ont aussi été réhabilités, ainsi que le fortin du roc d'Anglards datant du Xe siècle, sans oublier les ruelles et les placettes entièrement pavées. L'ancienne forge du village, laissée à l'abandon depuis des années est le dernier trésor que la commune vient d'acquérir dans le but de la préserver et de la réhabiliter.
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