Arènes de Lutèce Vues du ciel
Arènes de Lutèce
Les arènes de Lutèce, construites au ier siècle, sont un amphithéâtre gallo-romain situé à Paris. Il s'agit d'un complexe hybride, de type « amphithéâtre à scène » ou encore « amphithéâtre-théâtre », comportant à la fois une scène pour les représentations théâtrales et une arène pour les combats de gladiateurs et autres jeux de l'amphithéâtre.
Cet amphithéâtre à scène, d'un type courant en Gaule, pouvait accueillir 17 000 spectateurs. La scène de théâtre, dressée sur le podium, est de taille considérable (41,20 m de longueur). Les combats d'hommes et d'animaux se déroulaient sur la piste centrale elliptique de grand axe 52,50 m et de petit axe 46,8 m.
Il est probable que les arènes, construites au ier siècle, restèrent en activité jusqu'à la première destruction de Lutèce, à la fin du iiie siècle. Toutefois, Chilpéric fit réparer cet amphithéâtre en 577 apr. J.-C. et y fit donner des spectacles.
Le plus ancien texte faisant référence à ces arènes est dû au moine anglais Alexandre Neckham (1157-1217) qui décrit dans un poème latin ce qu'il a vu à Paris vers 1180. Il cite l'amphithéâtre romain.
Un acte de 1284 rapporté par l'Université Du Boulay parle d'un lieu-dit Les Arènes devant Saint-Victor.
« Arènes de Lutèce, partie Nord découverte en 1869, partie Sud mise au jour en 1883-1885, l’ensemble restauré en 1917-1918 » – Inscription du fronton de l’entrée 49, rue Monge.
Entre 1860 et 1869, l'ouverture de la rue Monge permit à Théodore Vacquer de mettre au jour et relever les premières traces de la partie nord des arènes. Elles furent réellement dégagées dans leur partie sud par les travaux de terrassement de la Compagnie générale des omnibus entre 1883 et 1885, qui souhaitait construire un dépôt de tramways.
La Société des amis des Arènes est créée pour défendre le site et sa valeur historique, ses soutiens comptent Victor Duruy et Victor Hugo. Le 27 juillet 1883, Hugo adressa une lettre au président du conseil municipal de Paris pour défendre les arènes de Lutèce, menacées de destruction.
Quelques jours après, le conseil se porta acquéreur des vestiges de l'amphithéâtre qui fut classé monument historique. Après le démantèlement du tramway et de son dépôt en 1916 et le percement de la ligne 10 du métro, l'anthropologue Louis Capitan continua les fouilles à la fin de la Première Guerre mondiale sur une autre partie des arènes et compléta leur restauration en 1918. Malheureusement les immeubles construits du côté de la rue Monge ne permirent pas de compléter la cavea.
Les arènes sont aujourd'hui accessibles à travers l'immeuble du nº 49 de la rue Monge, par la rue des Arènes et le square Capitan dans le 5e arrondissement de Paris.